20.3.05

Maudits Français !

A nouveau quelques extraits de Sacrés Français de Ted Stanger :

Sur la presse
Quand on découvre la presse française chez elle, on est consterné. Les médias sont respectueux, voire obséquieux à l'égard du pouvoir (dont ils reçoivent pour la plupart des subventions directes ou indirectes). Certains journaux sont manifestement corrompus et beaucoup d'une incroyable paresse...(...) Mais pourquoi la presse est-elle, comme le montrent les sondages, si peu crédible ? Les Français se souviendraient-ils que leurs journaux, payés par le gouvernement du Tsar, avaient encouragé les petits porteurs à investir dans l'Emprunt russe - avec les conséquences que l'on sait ?

Sur le communisme
En France, les indigènes adorent le communisme (mais pas question de le mettre en pratique chez eux). Ce marxisme de rêve fait partie de l'art de vivre traditionnel, comme un bon vieux fromage affiné à l'ancienne, ou un déjeuner branché chez les frères Costes (...). Souvenez-vous du Livre noir du communisme de Stéphane Courtois. Les lecteurs de l'Hexagone étaient choqués d'apprendre, quarante ans après le reste du monde, que Staline n'était pas un enfant de choeur.

Sur la droite
Quand la droite gagne, la nation frissonne (...). On parle de la droite politique comme d'un vieil oncle gâteux qui vient s'installer dans la chambre d'amis. En plus, votre droite n'a pas d'identité idéologique claire. Elle n'est ni libérale, ni réformatrice, ni moins étatiste ou portée sur la réglementation que la gauche. Selon certains politologues, c'est simplement une "anti-gauche" qui profite de temps en temps des excès de celle-ci pour faire - un peu - le ménage.

Sur l'entreprise
Aux yeux des Français, les sociétés du secteur privé sont, soit des oeuvres charitables dont la tâche principale est de fournir des emplois à une main-d'oeuvre peu qualifiée, soit des vaches à lait tout juste bonnes à remplir les caisses de l'Etat. Elles sont aussi des producteurs de biens et de services qui peuvent faire des bénéfices pour survivre, mais accessoirement seulement.

Un pays d'assistés
En France, la manne de l'Etat n'est pas limitée aux pauvres. Presque tout le monde, des plus aisés aux plus humbles, bénéficie de ces aides apparemment inépuisables : CMU, emplois-jeunes, APA, allocations familiales, pré-retraites, RMI, prime de rentrée scolaire, AGED, chèques vacances, aide personnalisée au logement, ALF, allocation parent isolé, prime pour l'emploi... J'en ai la tête qui tourne.

La plus célèbre (on en a entendu parler jusqu'en Amérique) de ces aides, les allocations familiales, coûtent une fortune à l'Etat (...). Qu'importe si chacun s'accorde à le reconnaître depuis belle lurette, ces allocations n'ont aucune incidence sur la natalité. Elles sont tout bonnement devenues un "acquis" et s'avèrent par conséquent intouchables.

Sur Attac
Et si les anti-mondialistes étaient en fin de compte des nationalistes qui s'ignorent ? On peut le penser quand on voit que les économistes sont unanimes à le constater : les subventions accordées aux agriculteurs des pays riches appauvrissent considérablement les paysans des pays pauvres. (...) Le phénomène aurait-il échappé aux partisans de l'anti-mondialisation ? Sans doute puisque dans le programme d'Attac ne figure aucun appel en faveur de la réduction, même graduelle, de ces aides à l'agriculture française.

Sur l'argent
La société française est bien fondée, comme les autres, sur l'argent, mais il n'est pas bon de le dire. Parler argent, cela implique de recourir aux chiffres, et les chiffres, eux, ne mentent pas. Ils sont là pour rappeler aux Français qu'ils ne sont pas tous égaux. Honte à elle, la République française n'a pas atteint son idéal égalitaire !

Sur les fonctionnaires
La France est un pays soumis à une étrange religion qui s'appelle l'étatisme, et dont les grands prêtres sont les fonctionnaires. La fonction publique y est la première famille du pays, avec ses 5,2 millions d'actifs et ses 3,6 millions de retraités. Tout le monde en est, de près ou de loin. Et c'est peut-être pour cela que le terme de fonctionnaire, injurieux de l'autre côté de l'Atlantique, n'a pas une connotation péjorative en français.

Sur l'Etat
S'il existe un consensus chez les Français, c'est bien dans ce domaine : ils veulent un Etat centralisé, musclé et interventionniste. Un Etat qui leur serve de gendarme, de parent, de société d'assurances, d'employeur, d'arbitre, et j'en passe. L'Etat est censé tout faire dans ce pays, sauf laver les carreaux (...) L'Etat fort à la française possède tous les droits, même celui de se tromper.

Sur l'emploi
Ces Français qui, à l'inverse des Américains, privilégient une cuisine des plus variées, ne rêvent que de carrières uniformes, lisses, bien tranquilles, avec en prime l'emploi à vie, et si possible l'Etat comme patron. S'imposer à la force du poignet serait faire preuve d'un manque de solidarité, comme le disait amèrement Françoise Sagan : "En France, on ne supporte pas le succès".
 

1 commentaire:

Nono a dit...

C'est tellement vrai que pour ma part je me suis expatrié en Suisse où j'ai une assurance santé que je paie 53 euros par mois... Cherchez l'erreur...